L’île du Berceau et l’Île aux Barbiers : des réserves naturelles de biodiversité.

L’île du Berceau et l’Île aux Barbiers : des réserves naturelles de biodiversité.

L’île du Berceau et l’île aux Barbier sont des réserves naturelles de biodiversité. Elles appartiennent à une ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique) qui englobe  toute la vallée de la Seine. Elles constituent des « sites inscrits » au titre des paysages. Elles sont riches en biodiversité de par leur situation qui associe l’eau, la présence d’une importante ripisylve et la proximité d’espaces fortement boisés dont la forêt de Fontainebleau.

L’île du Berceau est un terrain communal d’un peu plus d’un hectare, ouvert à la promenade mais protégé du fait de sa richesse en flore et faune. L’ile est située entre deux bras du fleuve et accessible à chaque extrémité par un pont.
À l’est on trouve le fleuve navigable, à l’ouest l’Avauterre, bras non navigable et à faible courant qui est une frayère naturelle pour les poissons et les amphibiens et qui est interdite à la pêche.

Une collecte d’information a été menée dans le cadre d’un Atlas de la Biodiversité Communale réalisé par Seine et Marne Environnement.
Plusieurs espèces d’oiseaux menacés (dites à enjeux) y ont été identifiées comme le Verdier d’Europe, le Chardonneret élégant, le Martin pêcheur, la Sterne pierregarin, la Mouette rieuse et le Chevalier guignette. Mais ce sont au total plus de 20 espèces d’oiseaux qui fréquentent l’île.

Un insecte menacé, le Gomphe à forceps, est aussi un habitant du lieu comme la grenouille verte et le crapaud commun, qui sont également protégés.

La présence de quatre espèces de chauve-souris rend l’île particulièrement importante pour la protection de la biodiversité : Murin de Dubanton, Noctule commune, Sérotine commune, Pipistrelle de Nathusius. Toutes les chauve-souris sont en danger et strictement protégées au niveau national.
Pour tenir compte de cette richesse et en prendre soin, un plan de gestion du site a été défini avec l’aide des naturalistes impliqués dans l’ABC.

La rive de la Seine navigable

Sur la rive côté Seine, une partie de la berge est protégée par des structures en nid d’abeille. Elle abrite une végétation de zones humides mais aussi de ligneux (principalement des aulnes). Afin de laisser s’installer une ripisylve (forêt de rive) sur la berge, on  permet à quelques ligneux de se développer tout en  aménageant de larges fenêtres ouvertes sur la Seine pour le plaisir des promeneurs.
Certaines espèces herbacées sont intéressantes tant pour le plaisir des yeux que pour le bonheur des insectes, nous pouvons les laisser se développer car elles ne présentent pas de risque pour la structure.
La partie bétonnée appartient au domaine public fluvial, le maintien d’arbres y présente un risque de déstabilisation, ils sont donc éliminés régulièrement.
Le cheminement est fréquemment dégagé pour permettre le passage des promeneurs à pied ou en vélo. Il en est de même de l’accès aux bancs.

La rive de l’Avauterre

Sur la rive du côté de l’Avauterre, il convient de conserver la ripisylve (espace d’échanges entre le milieu terrestre et le milieu aquatique) existante, y compris les branches basses et arbres tombés car ils constituent des refuges pour les poissons et les batraciens et des perchoirs pour de nombreux oiseaux. Pour ne pas gêner la nidification ni le fraie, une zone tampon d’au moins 6 mètres est laissée à l’état sauvage le long de la berge.

Si le lierre peut fragiliser par son poids un arbre malingre, il n’est pas pour autant un parasite. Il utilise l’arbre  comme tuteur et constitue un très bon refuge pour la faune. En outre il fleurit tard en saison et représente la dernière ressource alimentaire pour les pollinisateurs. Ses baies sont une ressource alimentaire hivernale pour les oiseaux. Pour toutes ces raisons il mérite d’être raisonnablement conservé.

Les arbres morts sont élagués pour ne plus présenter un danger pour les personnes, mais le tronc reste en place (une chandelle) pour accueillir les oiseaux, les insectes et les chauve-souris. Les arbres malades, en particulier les frènes, sont éliminés en totalité afin d’éviter une contamination.
Les interventions sur les arbres et les arbustes sont toujours faites en dehors de la période de nidification (sauf situation de danger avéré).

L’île contient diverses espèces arbusives originales qui méritent un coup d’œil.

La zone prairiale de l’île est divisée en deux parties qui sont tondues alternativement  une fois par an afin d’en maintenir le caractère ouvert. Une partie est tondue début  mars, l’autre fin octobre. Ces périodes sont choisies pour permettre aux végétaux de réaliser un cycle complet et ne pas perturber les périodes de reproduction de la faune locale.
De nombreuses espèces locales fleurissent et apportent, en plus d’être une ressource pour la faune, des touches de couleur pour le plaisir du passant.

La gestion de l’île prévoit de conserver divers végétaux importants pour la biodiversité du lieu, comme quelques ronciers souvent mal aimés ou des orties nécessaires aux papillons. Ces plantes jouent un rôle dans l’équilibre de l’écosystème, il faut juste veiller à ce qu’elle n’empiètent pas sur les zones de passage.

En ce qui concerne les espèces envahissantes, un plan d’élimination de la Jussie dans l’Avauterre a été élaboré. Il convient également de contrôler le développement de la Renoué du Japon.

Promenez vous dans ce lieu et profitez de sa biodiversité. N’oubliez pas que la nature est fragile et que certaines périodes sont plus délicates que d’autres, en particulier lors des reproductions.

> Tenez vos chiens en laisse pour qu’ils n’effraient pas les oiseaux.
> Ne faites pas trop de bruit, écoutez plutôt le chant des oiseaux.
> Profitez du lieu mais ne le souillez pas, repartez avec vos déchets.
> Regardez autour de vous, la biodiversité se découvre pour qui sait s’y intéresser.